Alors, allons-y
Photo proposée par Patricia |
Jamais sans mon adoucissant
Le Docteur venait de
passer quelques bien longues à heure à tripatouiller son Tardis.
Pour le plaisir. Non pas que le vaisseau connaisse la moindre avarie
– pour une fois – mais cela l'amusait toujours de passer le temps
à le bidouiller ainsi.
Pendant ce temps, sa chère
compagne, Donna, profitait d'un repos bien mérité. Une nouvelle
fois, pour ne pas gâcher leur grand plaisir, ils avaient passé
la journée précédente à courir après une espèce
particulièrement dégoulinante, bien que sans aucune mauvaise
attention. Mais recouvrir une petite planète de bave trisconienne
n'était pas du goût des habitants d'Organda la Belle, allez savoir
pourquoi...
Malheureusement, Donna,
contrairement à la planète, n'était pas parvenue à éviter le
triscon baveur. Sa tunique n'avait pas vraiment apprécié cette
rencontre et la jeune femme était rentrée dans le Tardis, épuisée
et recouverte de matière gluante.
Elle était partie se
coucher après avoir lancé un regard assez découragé au Docteur.
Voilà que la nuit
parvenait à sa fin, bien que le Docteur n'eut pas fermée l’œil
de la nuit, passionné par son tripatouillage de fils et autres
circuits.
Ce fut à cet instant que
Donna repointa le bout de son nez dans la cabine de pilotage. Le
Docteur la salua sans lever le nez de ses câbles... Jusqu'au moment
où un bruit sourd le fit sursauter et regarder sa compagne.
Donna venait de lâcher
lourdement deux grands sacs apparemment bien remplis.
Le Docteur la regarda d'un
air quelque peu incompréhensif.
« Docteur !
J'ai besoin de rentrer ! »
Le regard du Docteur se
décomposa.
« Donna ? »
« S'il vous plait
Doct... »
« Oh Donna, c'est
tellement inattendu... Lança-t-il d'un ton désolé. Nous avons
tellement de belles choses à partager encore... Tans de choses à
voir... Des mondes à visiter, ou à sauver... »
Il passa sa main sur la
tête. Donna l'écoutait sans rien dire.
« C'est à cause
d'hier c'est ça ? Je le savais... »
« Oui, c'est hier,
mais... »
« Oh Donna, vous
allez tellement me manquer... Si je pouvais seulement dire une seule
chose pour vous décider de ne pas retourner sur Terre... »
« Rien de ce que
vous pourrez dire ne me ferra changer d'avis mais... »
Le visage du Docteur était
visiblement déconfit.
« Très bien... »
Fit-il, très déçu, avant de s'avancer vers la console.
« Docteur... »
« Non, je comprends,
c'est votre choix Donna, il n'y a rien à dire... » Dit-il en
lançant les moteurs.
Le vaisseau fut un peu
chamboulé, mais pas tant que le Docteur.
« Docteur, écoutez
moi, je vous en prie... »
« Ça ne fait rien,
Donna... Mais vous me manquerez, oh ça oui, vous me manquerez ! »
« Oh, vous n'avez
pas bientôt finit, vous l'homme de l'espace ! » Cria
Donna sur un ton à mi chemin entre l'énervement et l'amusement.
Le Docteur arrêta
subitement ce qu'il faisait. Ils venaient de se poser et regardait
Donna. Elle avait ce don. Lui faire arrêter tout ce qu'il faisait et
se figer pour l'écouter.
« Vous n'avez pas
mon adoucissant préféré dans votre maudit vaisseau - sans rancune n'est-ce pas,
la boite bleue ! Je sais ce que vous allez penser, que je suis
une maniaque, mais je veux mon adoucissant ! Je ne vais
quand même pas porter un linge rêche et sec, quand même... »
« Je.. Vous... »
« Je vais laver mon
linge, espèce d'idiot ! » Fit-elle en montrant ses deux
gros sacs.
Elle les attrapa vivement,
se dirigea vers les portes et Tardis qui lui ouvrit grand ses portes.
Elle aperçu sa voiture bleue, garée à l'endroit même où elle
l'avait laissée quelques semaines auparavant.
« Ne me dites pas
qu'on n'est parti que quelques minutes... »
« Hey bien... »
Elle laissa tomber ses
paquets à l'intérieur du Tardis, courut jusqu'à la fameuse
poubelle où se trouvait toujours ses clés. D'ailleurs, la jeune
fille à qui elle en avait parlé n'était plus là. Elle revint, le
Docteur lui tendant les deux sacs avec un sourire retrouvé. Elle
enfourna ses paquets dans le coffre de sa voiture en lui envoyant un
sourire amusé au Docteur.
« Comme c'est
bizarre, j'ai l'impression de revivre mon départ à l'envers...
Dites-moi... Vous pensiez vraiment que j'allais vous quitter ? »
« Hey bien... Vous
ne seriez pas la première... »
« Je ne vous
quitterez jamais, Spaceman... Par contre, si vous voyez ma mère
débarquer, dites-lui
que je ne tarderai pas,
j'en ai pas pour plus d'une heure, il y a un lavomatique à deux
pas... Il faut juste que j'achète mon adoucissant ! D'ailleurs,
juste une indication comme ça... Votre garde-robe, ça serait
peut-être une bonne idée de me la passer aussi... Parce que je suis
allée dans votre penderie et, OMG, ça ne serait peut-être pas une
mauvaise idée d'utiliser mon produit miracle sur certaines de vos
tenues... D'ailleurs, question comme ça, vous avez vraiment porté
des trucs aussi... Bizarres ? Parce que la veste colorée et les
points d'interrogation, tout de même... J'ai un peu de mal à vous
imaginer comme ça... Mais bon... Je reviens très vite... Ne vous
envolez pas... »
À ces mots, Donna agrippa
le volant, la voiture s’élançant dans la nuit humide de Londres,
laissant le Docteur souriant mais dérouté par tant d'émotions en
quelques minutes... Décidément, cette Donna, elle n'a pas fini de
lui en faire voir de toutes les couleurs...
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